Retraités et gilets jaunes : lutte pour un meilleur pouvoir d’achat

Emploi Senior

Le 17 novembre 2018 marque le coup d’envoi du mouvement des gilets jaunes, une contestation historique qui rappelle les événements de mai 68. Parmi les manifestants on compte des milliers de retraités qui luttent pour améliorer leur pouvoir d’achat. Qu’en est-il des décisions du gouvernement ? Qui sont ces retraités qui rejoignent le mouvement gilets jaunes ? Que revendiquent-ils ?

Retraité, gilet jaune


Retour sur les décisions qui impactent le pouvoir d’achat des retraités

Les décisions mises en place par le gouvernement en 2018 ont fait l’effet d’un coup de massue pour le pouvoir d’achat des retraités. Celles-ci concernent une grande majorité d’entre eux, ce qui explique la mobilisation massive dans les rangs des gilets jaune en cette fin d’année. Que s’est-il passé en 2018 pour les retraités ?

Hausse de la CSG : depuis le 1er janvier 2018, le taux de la CSG (contribution sociale généralisée) a été revu à la hausse pour compenser la suppression des cotisations chômage et maladie. La CSG augmente donc de 1,7 points, et passe de 7,5% à 9,2%. Sont concernés tous les retraités qui touchent plus de 1200€ par mois, soit 60% d’entre eux. Concrètement, qu’est-ce que ça signifie ? Pour un ménage aux revenus annuels de 40 000€ à deux, le pouvoir d’achat diminue d’environ 800€ par an.

Sous-indexation des pensions de retraite : le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, voté par l’Assemblée nationale le 3 décembre 2018, comprend une mesure qui vise à mettre en place la sous-indexation des pensions pendant 3 ans. Cela signifie que les retraites seront revalorisées de 0,3% en 2019 puis en 2020, sans prendre en compte le taux d’inflation, qui lui est estimé entre 1,5 et 2%. Pour les retraités, cela représente une perte de pouvoir d’achat de 500 à 1500€ par an.

Qui sont ces retraités qui rejoignent le mouvement des gilets jaunes ? 

Si 60% des retraités sont directement concernés par la hausse de la CSG, ils sont tous touchés par la baisse de pouvoir d’achat entraînée par la sous-indexation des pensions de retraite. Ces derniers ne sont pas épargnés non plus par les autres mesures liées à la hausse des taxes sur le carburant et à l’augmentation du prix du gaz et de l’électricité. Parmi les retraités qui ont rejoint les gilets jaunes, nombreux sont ceux qui continuent de travailler pour s’en sortir.

Gérard (Aquitaine) déclare “Je suis retraité depuis 2013 et j’ai un job. Et subissant les augmentations du coût de la vie, je n’ai plus les moyens de faire sans un job d’appoint.”. On constate en effet un boom du côté des emplois pour les seniors et retraités

Les retraités qui ont travaillé pendant de nombreuses années dans des métiers compliqués ne sont pas épargnés. C’est le cas de Michèle (Gers) “Je continue de travailler car j'ai une petite retraite malgré une carrière longue et un métier fatiguant (J'ai été aide soignante). Je suis en invalidité aux 2/3 et je touche 1100 euros par mois. Je vis seule, je mange comment ?”

Amélioration du pouvoir d’achat des retraités : quelles revendications ?

Les gilets jaunes ont formulé une liste de 42 revendications au total, dont 3 qui concernent directement les retraités et leur pouvoir d’achat. La première, en réponse aux mesures mises en place par le gouvernement, stipule “Pas de retraite en dessous de 1 200€”. Il est demandé également que “le système de retraite demeure solidaire et donc socialisé”, ce qui marque un refus du système de retraite à point. Enfin, les gilets jaunes demandent un départ à la retraite à 60 ans (en réponse au Sénat qui a repoussé l’âge légal de départ à la retraite à 63 ans), et un droit au départ à 55 ans pour les personnes ayant travaillé dans un métier très physique.