Gérer les déclencheurs de l'asthme chez les travailleurs séniors

L’asthme est une pathologie ayant pour caractéristiques le fait d’être extrêmement répandu, mais également incurable de façon définitive. Il s’agit de deux facteurs dont l’incidence directe se traduit par la présence de l’asthme chez un certain nombre de séniors. L’une des problématiques non négligeables qui en découle est la gestion des déclencheurs de l’asthme au quotidien, notamment sur le lieu de travail pour ceux exerçant toujours une activité professionnelle. Voici donc quelques conseils et astuces pour minimiser les crises d'asthme chez les travailleurs séniors, notamment en gérant les déclencheurs de l’asthme sur le lieu de travail.

Les dangers de l’asthme

Avant d’entrer davantage dans le vif du sujet, attardons-nous un instant sur l’asthme, ses déclencheurs et ses dangers. Rien qu’en France, cette pathologie touche environ 4 millions de personnes et est responsable de près de 900 décès chaque année. Lors d’une crise d’asthme, les voies respiratoires se rétrécissent et sont congestionnées, ce à quoi peut s’ajouter la sécrétion de mucus. Tous ces éléments ont pour conséquences l’apparition de toux et de difficultés respiratoires pour la personne souffrant d’asthme, une respiration sifflante, une sensation d’oppression thoracique et dans les cas les plus graves, l’hospitalisation, voire la mort. L’asthme touche toutes les catégories d'âge, la personne asthmatique doit faire avec durant toute sa vie. Néanmoins, il existe des profils plus à risque de développer des formes graves en cas de crise, il s’agit des jeunes enfants et des personnes âgées, ce à quoi s’ajoutent les personnes souffrant d’une comorbidité (autre pathologie sous-jacente).

Les crises peuvent être causées par une multitude de déclencheurs variables d’une personne à une autre. Parmi les déclencheurs les plus courants de l’asthme, on trouve notamment, la poussière, le pollen, la pollution atmosphérique, l’air froid, certains solvants, les poils de certains animaux, la moisissure ou bien encore un effort physique intense. 

Comment gérer les déclencheurs de l’asthme sur le lieu de travail ?

Le lieu de travail peut se révéler particulièrement problématique pour les personnes asthmatiques, et ceci pour plusieurs raisons. Tout d’abord, certains lieux de travail sont particulièrement propices au contact avec certains déclencheurs. C’est notamment le cas dans des secteurs comme celui du BTP (Bâtiment et travaux publics) où le contact avec la poussière sera quasiment permanent. D’autres industries comme la pétrochimie peuvent aussi induire un contact problématique avec certaines particules en suspension. 

Dans ce type de cas de figure, deux options se détachent. La première, assez radicale, consiste à changer de métier ou a minima d’obtenir un autre poste moins exposé. Ce n’est pas toujours possible, en particulier pour les séniors de changer radicalement de carrière, ainsi, l’autre solution repose sur la prévention. Nous vous conseillons le port d’un masque de protection (type FFP2) lors de chaque exposition potentielle à des déclencheurs. 

Il n’y a pas que les corps de métier susmentionnés qui présentent un risque pour les personnes asthmatiques, ainsi, même depuis le confort d’un bureau, il est possible d’être exposé à des déclencheurs. Une pièce poussiéreuse, mal aérée, une climatisation défectueuse ou trop forte, ainsi que la présence de poils d’animaux (exemple : sur les vêtements d’un collègue de travail) sont autant de déclencheurs potentiels. Dans ce cas, la meilleure chose à faire est d’agir sur les éléments concernés. Il peut s’agir d’ouvrir davantage les fenêtres afin d’aérer votre lieu de travail, faire le ménage ou de demander à ce que celui-ci soit fait afin de limiter la poussière, se tenir à bonne distance des collègues possédant un animal de compagnie ou bien encore, régler correctement, faire réparer ou éteindre la climatisation si celle-ci est problématique. Enfin, comme dans le premier cas de figure, si malgré toutes ces dispositions, le problème persiste, nous vous suggérons vivement le port d’un masque de protection.

L’importance d’un traitement efficace de l’asthme en toutes circonstances

L’autre angle d’attaque permettant de faire face aux crises d’asthme de façon efficace, notamment chez les séniors et les publics fragiles en général, est l’utilisation d’un traitement efficace. Malheureusement, l’asthme ne se guérit pas de façon définitive, en revanche, il existe désormais des traitements permettant de prendre en charge (ou de prévenir) les crises. Les traitements de fond de l’asthme existent, le plus souvent à base de corticoïdes, néanmoins ceux-ci s’adressent uniquement aux cas d’asthme dit persistant, c'est-à-dire dont les effets se font sentir même entre les épisodes de crise.

Les traitements les plus couramment utilisés sont ceux à prendre spécifiquement en cas de crise (même s’ils sont aussi utilisables de façon préventive). Il s’agit des bronchodilatateurs d'action rapide comme Ventoline ou Airomir qui contiennent un principe actif similaire (le sulfate de salbutamol). Les différences entre les deux inhalateurs sont relativement minimes dans la mesure où, en plus d’un principe actif commun, les doses inhalées sont également similaires. Seule une petite nuance concernant le mode d’inhalation est notable.

Dans un cas comme dans l’autre, les traitements de la catégorie des bêta-2 mimétiques d’action rapide par leur action de relaxation des muscles des parois des bronches permettent une amélioration quasiment immédiate des capacités respiratoires en cas de crise d’asthme. Ces derniers peuvent s’utiliser de façon préventive, par exemple avant un effort physique ou en prévision d’un probable contact avec un déclencheur de l’asthme. Ainsi, si votre lieu de travail revêt un ou plusieurs risques dont il a été fait mention en début d’article, nous ne saurions que trop vous conseiller de toujours être muni d’un inhalateur (traitement de l’asthme).

Attention toutefois à bien suivre ces quelques précautions d’usage. Les traitements de l’asthme sont vendus uniquement sur ordonnance après l’aval d’un médecin qui sera en mesure de prendre en compte toute contre-indication éventuelle selon le profil de chacun. En effet, les bêta-2 mimétiques d’action rapide peuvent engendrer un certain nombre d’effets secondaires parfois graves. Bien que rares, ces effets peuvent prendre la forme de crampes musculaires, une irritation de la bouche et/ou de la gorge, des nausées ou une sécheresse buccale. Dans de plus rares cas, les effets les plus graves peuvent inclure des troubles du rythme cardiaque ou une  réaction allergique. D’où l’importance de prendre tout traitement dans un cadre adapté, avec l’accord d’un médecin et en respectant la posologie indiquée sur la notice jointe.